Voilà cinquante-huit ans – le 16 juin 1962 –, en plein service militaire, j'accédais à Oran au grade de sous-lieutenant de réserve. Moins de trois semaines plus tard, je recevais pour mission d'occuper avec ma section l'immeuble du journal L'Echo d'Oran afin d'en interdire l'accès durant les festivités prévues à l'occasion de l'indépendance de l'Algérie le 5 juillet.

 

Ces derniers temps, une suite d'événements fortuits m'a conduit à me rappeler ce passé déjà lointain, souvent occulté ou déformé dans la mémoire collective. Cette démarche a eu pour résultat un livre dans lequel je retrace mon parcours durant le service militaire imposé aux jeunes gens de ma génération.

 

Le « Préambule » que je reproduis ci-dessous donne plus de détails sur la genèse de ce fragment d'autobiographie et le « Sommaire » qui suit résume l'ensemble du contenu de cet ouvrage (version « papier » : 15,4x23,4 – 245 pages).

 

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 Couverture : L'EOR Georges Coquilhat au Bordj Robrini (septembre 1961).

 

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 Préambule

 

 La narration de cette histoire vraie en tous points et sans fioritures était des plus improbables. N'ayant par nature aucun goût pour me mettre en scène, je n'avais jamais envisagé d'écrire ne serait-ce qu'un simple chapitre autobiographique.

 

Il a fallu un concours de circonstances pour me décider à entreprendre la rédaction de ce récit couvrant six à sept cents journées de ma vie.

 

En premier lieu, le fait que l'une d'entre elles est historique au vu d'événements épouvantables survenus en un lieu précis où je me trouvais. À ce titre, elle vaut d'être éclairée, si peu cela soit-il, par le témoignage que je suis en mesure d'apporter. Il s'agit du 5 juillet 1962 à Oran.

 

Ensuite, l'article publié dans La Voix du Combattant de mai 2016 sous le titre « La trahison du cessez-le-feu » a été l'élément déclencheur. Son auteur, Gérard Chapuis, était sous-lieutenant au 5e Régiment d'Infanterie, progressivement établi à Oran dans le courant du premier semestre 1962. Il en était de même pour moi. Sans doute nous sommes-nous connus, mais je ne me souviens pas de lui, nous ne faisions pas partie du même bataillon, nous n'étions pas cantonnés au même endroit et son temps de service en Algérie venant à expiration, il s'est embarqué à Mers-el-Kebir fin mai alors que je suis resté dans le pays près de trois mois encore.

 

Au départ, je n'avais en projet que d'écrire une suite menant en deux ou trois pages à l'aboutissement d'un processus fatal. Pour m'aider dans cette tâche, je disposais d'un petit agenda de l'année 1962 que j'ai conservé. De toute mon existence, c'est la seule période durant laquelle j'ai tenu une sorte de journal personnel, quelques mots par jour tout au plus, parfois un simple « RAS » (rien à signaler) ou une page blanche. Peu de chose on le voit, mais la lecture des notes que j'avais griffonnées dans ce carnet m'a permis de retrouver quantité de détails lointains enfouis au fond de ma mémoire.

 

Le destin m'ayant fait historien, j'ai alors éprouvé un impérieux besoin de me replonger dans l'ambiance de l'époque en recourant à des documents consultés sur Internet et il m'est très vite apparu qu'un article dans la revue mensuelle de l'Union nationale des combattants ne suffirait pas à me donner le sentiment du devoir accompli.

 

Il y avait tant à ajouter, tant de réflexions à partager qui me venaient de l'expérience acquise et des éclaircissements apportés, une fois les conséquences connues en raison des années écoulées, sur les causes cachées d'événements dont le bon peuple abusé n'avait pu saisir la portée en son temps !

 

C'est pourquoi je me suis lancé dans une écriture au jour le jour de mon service militaire. Le résultat final en est ce petit livre avec lequel j'ai repassé un peu du film que les ans m'ont laissé en souvenir de ce fragment de ma jeunesse.

 

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 Sommaire

 

Préambule (9)

 

Les classes (11)

1 – Au 18e BCP ; 2 – Le peloton de Souge ; 3 – De Marseille à Alger.

 

L' EMIC (35)

4 – De Lattre et Leclerc ; 5 – La ferme Faizant ; 6 – Le quartier Dubourdieu.

 

Le 5e RI (71)

7 – Aïn-Temouchent ; 8 – Misserghin ; 9 – Bou-Tlelis ; 10 – Oran ; 11 - Trois jours à L'Echo d'Oran ; 12 – Lourmel.

 

Le CI du 5e RI (191)

13 – Blois

 

Épilogue (207)