Mise à jour de novembre 2022

 

Achevé d’écrire en 1993, ayant été refusé par les dix éditeurs à qui j’en avais adressé un exemplaire, Djemmaa a été remisé dans un carton jusqu’en 2013, année où je me suis laissé convaincre de publier ce roman chez l’éditeur Amalthée sous le pseudonyme Georges Marsembre.

Mauvaise idée : un très onéreux investissement personnel, aucune promotion, à peu près aucune vente en dehors de ce que j’ai vendu moi-même et pour finir, au bout de deux ans (terme du contrat), Amalthée m’a proposé de me brader le « stock » (sans aucun doute inexistant) qui lui restait (plus de trois cents exemplaires) à prix préférentiel, au lieu des les envoyer au pilon. J'ai répondu qu'il n'y avait qu'à les envoyer au pilon.

 

Une escroquerie banale qui a une suite. En me baladant sur Internet j’ai découvert que ce livre invendable se négociait d’occasion à des prix extravagants : 90,00 € (Rakuten), 108,63 € (momox-shop), 170,15 € (FNAC et Amazon), 249,99 $ canadiens (Amazon)…[Captures d'écran n° 1]

 

Et puis j’ai découvert aussi qu’il existait une version numérique vendue sur le site Rakuten pour 11,99 €… Et ça marchait plutôt bien : la première fois que je suis tombé sur cette arnaque c’était le 21 février 2020, le site déclarait « 2 128 ventes » ; le 11 avril 2020, on en était à « 2 336 ventes » ; « 2 608 ventes » le 27 avril ; « 3 009 ventes » le 8 mai ; « 3 109 ventes » le 24 mai ; « 3 875 ventes » le 30 juillet ; « 3 922 ventes » le 13 août, « 3 980 ventes » le 2 septembre[Captures d'écran n° 2]

 

Là, j’ai fait savoir à Rakuten qu’en tant qu’auteur, seul propriétaire des droits de ce livre, je m’opposais à ce négoce frauduleux. L’offre a disparu du site Rakuten, mais un petit malin avait fourgué près de 4 000 exemplaires de mon texte au prix de 11,99 € l’unité. Il suffit de faire le compte : plus de 40 000 € glanés sur mon dos. Comme il est probable que je ne suis pas le seul à être pigeonné de la sorte, voilà une fripouille parmi tant d'autres qui a trouvé un bon filon.

 

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Préface

 

 

Sous le pseudonyme Georges Marsembre, j'ai publié, en 2013, une première version de ce livre, achevé de rédiger en 1993.

 Pourquoi une seconde édition ? D'abord, pour la dédicacer, afin de leur rendre hommage, à deux protagonistes d'inégale importance, dont le roman modifie la personnalité et l'histoire.

 

- RIMOND, Joseph Martin, né le 12 mars 1822 à Plan de la Tour (Var), chevalier de la Légion d'honneur (18 795) par décret du 2 août 1846, démobilisé du 8e bataillon de chasseurs à pied en 1850, retiré dans son village natal, où il est décédé le 18 août 1898.

 Faisant partie des héros survivants du marabout de Sidi Brahim, en septembre 1845, il n'a probablement pas fait partie de l'expédition du général Cavaignac dans le Sahara algérien au printemps de 1847 et, bien sûr, il n'a jamais déserté ; il parlait le provençal et non pas un argot de Paris emprunté à François Vidocq.

 

- FRANCK, Julien Antoine, né le 21 janvier 1818 à Réguisheim (Haut-Rhin), capturé le 23 septembre 1845, à la bataille du Kerkour, décédé au Maroc, le 27 avril 1846, victime, parmi d'autres, de l'assassinat collectif de quelque trois cents militaires français retenus à la deïra d'Abd el-Kader.

 Il n'a certainement pas eu la chance d'échapper au massacre des prisonniers de l'émir, pour aller ensuite courir l'aventure en compagnie de nomades du désert.

 

À travers ces deux hommes, dont j'ai emprunté les noms pour les attribuer à des personnages de roman, je salue la mémoire de tous ces soldats-bâtisseurs, héroïques ou non, demeurés pour la plupart anonymes dans les grandes pages de l'épopée coloniale tumultueuse qu'ils ont contribué à écrire.

 

 En second lieu, j'ai estimé nécessaire d'apporter au texte bon nombre de modifications. Des corrections de style, de syntaxe, de vocabulaire, d'orthographe et aussi des changements de patronymes. En effet, si pour les événements qui gravitent autour de la bataille de Sidi Brahim tous les noms sont historiquement authentiques, en revanche, pour ce qui concerne l'expédition vers les oasis, hormis Cavaignac et Mac Mahon, incontournables, les autres noms ne sont pas ceux des acteurs véritables de cette tournée militaire d'exploration qui, si elle a bien eu lieu en avril-mai 1847, n'est pas allée jusqu'au Figuig. Là, m'éloignant de l'histoire pour sacrifier au romanesque, j'ai autrefois utilisé des pseudonymes empruntés à des souvenirs personnels et, pour des raisons de même nature, j'ai estimé nécessaire de les modifier ici.

 Dans la foulée, j'ai décidé de renoncer au nom de plume Marsembre, que j'avais adopté en tant qu'auteur d'ouvrages littéraires, et d'ajouter, hors texte, deux croquis cartographiques de référence, l'un pour la bataille dite de Sidi Brahim, l'autre pour l'expédition dans le Sahara algérien.

 

 Fondamentale, enfin, a été l'opportunité offerte, de nos jours, de publier sans perdre mon temps à solliciter des éditeurs.

 

Après une nouvelle version, dans les mêmes conditions, de Opéra Lacydon, second tome du Voyage d'Augustin Houssard, puissé-je ensuite avoir la force et le temps de mener à son terme la rédaction à peine commencée de La Fare, dernier volet de la trilogie constituant la première époque d'une saga inspirée par mes lectures de la presse d'autrefois, une saga définitivement avortée pour en avoir pendant vingt ans suspendu l'écriture.